La gastronomie fait partie intégrante d’un pays et d’une culture. Lorsque nous voyageons, quel plaisir de découvrir la carte d’un restaurant, les plats locaux, les spécialités… Le touriste a besoin d’éveiller ses papilles, mais la première étape passe par les pupilles: la lecture du menu (le plus souvent complètement ou partiellement traduit).
Je pense que nous nous sommes tous retrouvés un jour désarmés devant un menu incompréhensible.
La difficulté réside dans le fait ou non de traduire le noms de plats locaux: si tout le monde ou presque sait ce qu’est une paëlla espagnole, une pizza italienne ou un strudel allemand, il existe tellement d’autres spécialités qui restent inconnues du grand public et dont le simple nom n’évoque absolument rien au commun des mortels. Encore un exemple de nos voisins allemands, les délicieux Maultaschen, spécialités du Sud du pays (Souabe), sortes de grosses ravioles de forme carrée, farcies de viandes, pains ramolli, oignons et épinards. Le mot Maultaschen doit être explicité, et le contenu de cette raviole détaillé, à moins d’être allemand ou frontalier. C’est la pratique la plus courante (l’exotisation): on conserve le nom des plats dans la langue source et ils sont suivis de notes explicatives. Une autre pratique (la naturalisation) consiste à trouver un équivalent dans la langue cible au mot que l’on veut traduire (par exemple crêpe qui pourrait se traduire en anglais par pancake, même si la crêpe française est plus grande et bien plus fine que son homologue anglo-saxonne).
La translating culinaire se heurte donc aux différences de langues, bien sûr, et aussi aux différences culturelles entre les pays. Une tortilla espagnole est une sorte d’omelette garnie de pommes de terre, alors qu’en Amérique latine c’est une crêpe (à base de farine de mais ou de blé).
Afin de bien traduire un contenu gastronomique, il faut donc s’assurer que le traducteur connaisse bien les cultures gastronomiques des 2 pays (source et cible). S’il s’agit de traduire des recettes, le traducteur s’assurera d’utiliser les unités de mesure locales (après s’être assuré de les avoir correctement converties), de bien connaître les habitudes culinaires des 2 pays, les ingrédients disponibles dans chacun des pays (ou leur équivalent), etc., afin de faciliter la compréhension du lecteur final.
En résumé, la traduction, toute comme la grande cuisine, est un travail de précision!